mardi 18 décembre 2007

A la découverte de la Mauritanie

C'est dans le cadre de la mise en place d'un camp astronomique accessible à tous (premier voyage prévu du 6 au 13 avril 2008), réalisé conjointement par BURILLIER et VOYAGEURS DU MONDE, que je suis parti toute la semaine dernière en Mauritanie. Au menu : installation du matériel astronomique au Camp des Caravaniers (télescope Meade LightBridge 203 mm, jumelles 20x80, jumelles 7x50, accessoires, cartes, etc.), découverte de la région de l'Adrar, randonnées à travers les dunes et plateaux rocailleux, visite de quelques villes qui font rêver, comme Chinguetti notamment...




La Mauritanie - la 'terre des Maures' - fait partie de ces terres qui donnent au désert ses lettres de noblesse. On y vit au rythme d'une nature à la fois dure (l'eau manque souvent cruellement) et abondante : lorsque la caravane arrive dans une oasis, la verdure et l'eau étourdissent soudain les sens du voyageur. Durant cette semaine, nous avons beaucoup marché, franchissant tour à tour dunes de sables dur et mou, vallées ensablées, plateaux aux roches plates, et végétations composées d'acacias particulièrement appréciés par les dromadaires.



Voyager en Mauritanie, c'est aussi rencontrer une population très attachante... Femmes, hommes, nomades, sédentaires, habitants des quelques villes importantes, ils ont pour point commun une pauvreté évidente : nombre d'entre eux vivent dans le désert, habitant en famille des huttes ou des cabanes rudimentaires, partageant leur vie quotidienne entre cultures, élevage de chèvres et parfois un peu de tourisme (vente d'objets artisanaux). Si la Mauritanie est pauvre sur le plan matériel, elle ne l'est en revanche pas côté coeur : les gens ne sont pas malheureux et n'hésitent pas à inviter le voyageur à partager un thé traditionnel.

Un des points forts de ce séjour fut la rencontre avec l'art rupestre mauritanien ! Au fil des randonnées, nous avons pu accéder à des lieux millénaires où des hommes ont peint les parois des rochers. Ces peintures exceptionnelles sont malheureusement en train de disparaître car, faute de financement, quasiment aucun programme de restauration ne peut être constitué : une véritable catastrophe qui met en péril l'histoire même de la région !

La visite de Chinguetti... Un grand moment ! Celui pour l'accès à une douche bien méritée bien sûr, mais aussi et surtout pour la visite de la bibliothèque, elle aussi millénaire, et la découverte d'ouvrages anciens extraordinaires. Nous avons aussi pu approcher le minaret et visiter la vieille ville.

Le groupe qui s'est formé durant ce voyage est vite devenu complice et amical. Nous étions une douzaine à naviguer dans ce désert sous la conduite de Mamine Ould Mohamed Ould Evin (photo en bas à gauche), guide érudit, qui nous a permis de faire connaissance avec Odette du Puigaudeau (photo en bas à droite)... Née en 1894, cette bretonne découvre en 1934 la Mauritanie et n'aura de cesse de la parcourir, de l'étudier, et d'essayer de rassembler le peuple des Maures et celui de la Bretagne. Aujourd'hui, comme en hommage à cette grande dame méconnue, Mamine reprend le flambeau de cette quête avec un réel succès. Merci à lui...